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« Ce qu’il y a de bien dans mes films, c’est que l’on peut s’absenter, aller aux toilettes, manger et revenir les voir. La plupart du temps on n’a pas raté grand- chose., déclarait Andy Warhol »
Cela se vérifie aisément avec Empire (un plan fixe sur l’Empire State Building : 8 heures) ou Sleep (un homme qui dort : 6 heures). Blow Job est plus court. Réalisé en 1963, il s’agit d’un seul plan fixe sur le visage d’un homme qui se fait sucer. Durée : 35 min d’extase en temps réel.
Man Ray, Sleeping Kiki
Clarisse Hahn
Ovidie Flash 02, 2001
« Ovidie est une jeune actrice de films pornos, explique Clarisse Hahn. Nous nous sommes rencontrées l’hiver 2000 et nous avons noué une relation de travail et d’amitié. Pendant un an, je l’ai accompagnée sur des tournages, des live show sur internet etc. La pornographie n’apparaît pas dans son aspect médiatique, elle est plutôt pensée comme une réalité à partir de laquelle on peut réfléchir sur les relations qui se tissent entre les êtres. Sur le tournage d’un film, on voit un réalisateur manipuler les corps jusqu’à obtenir un improbable édifice de chair. Les personnages se figent dans des poses extatiques, corps au travail investits dans la fabrication d’une image du plaisir. Ce film interroge les différents modes de relation à autrui: le toucher, la parole… Où se situe le point de contact avec l’autre? Pendant quelques mois, j’ai partagé mon appartement avec Ovidie et son mari, qui m’ont laissée filmer leurs discussions et leurs disputes. Des sentiments et des désirs contradictoires qu’ils expriment se dégagent des questionnements plus généraux. La complexité des relations de couple, de sexe, de travail est tour à tour évoquée. »
« Les décors orientaux des intérieurs, l’apparat des tentures et des tapis, les costumes luxuriants, la sensualité des chairs lourdes et assoupies, la torpeur béate des regards en attente de plaisir, tout ce faste de la sieste porté au maximum d’intensité de l’arabesque et de la couleur ne doit pas nous faire illusion: l’anedocte en soi, je l’ai toujours repoussée, dans cette ambiance de relaxation alanguie et sous cette torpeur solaire qui baigne les choses et les êtres, une grande tension couve qui est d’ordre spécifiquement pictural, tension qui provient du jeu et des rapports des éléments entre eux. » Henri Matisse.
Henri Matisse, Odalisque aux magnolias , 1923-24
Henri Matisses, Odalisques, 1928
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