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Signé Landru fils, collier, poitrine, entrecôte, faux-filet, rumsteack , quasi, jarret, façon boucher. Cuire a) à la broche b) braisé c) en cocotte.
L’odalisque transformée en ready made prête à étre consommée, façon Marcel Duchamp
« Odalisque », photographie de Susanne Junker, autoportrait Paris 2001
« Les décors orientaux des intérieurs, l’apparat des tentures et des tapis, les costumes luxuriants, la sensualité des chairs lourdes et assoupies, la torpeur béate des regards en attente de plaisir, tout ce faste de la sieste porté au maximum d’intensité de l’arabesque et de la couleur ne doit pas nous faire illusion: l’anedocte en soi, je l’ai toujours repoussée, dans cette ambiance de relaxation alanguie et sous cette torpeur solaire qui baigne les choses et les êtres, une grande tension couve qui est d’ordre spécifiquement pictural, tension qui provient du jeu et des rapports des éléments entre eux. » Henri Matisse.
Henri Matisse, Odalisque aux magnolias , 1923-24
Henri Matisses, Odalisques, 1928
Retour à quelques odalisques.
D’abord avec Mariano Fortuny père (1838-1874) , peintre catalan un brin pompier, touche à tout, mais qui lorsqu’il touche aux dames, s’y prend plutôt bien. Contrastes chromatiques forts, touche magistralement enlevée, pour un orientalisme un peu de pacotille, mais tellement exotique. C’est Mariano Fortuny y Marsal.
Le fils, Mariano Fortuny y Madrazo n’a pas le talent de son père, du moins dans le domaine de la peinture. Il est plutôt designer avant la lettre et créateur de tissus. Toutefois, lorsqu’il s’essaie à la photographie et déshabille les dames plutôt que de les vêtir, fiston n’a pas oublié la leçon de papa. Jolies fesses, non ?
Ingres – La Grande Odalisque – 1814, beauté aux vertèbres excédentaires
Ingres, la grande odalisque en grisaille, plus tardive que la précédente et inachevée
Série « Tableaux vivants ». Orlan incarne la grande odalisque d’Ingres, 1971
Jean-Baptiste-Camille Corot
(Paris, 1796 – Paris, 1875)
Marietta, dite L’odalisque romaine
Rome, 1843
Ne boudons pas notre plaisir et restons orientés sur l’Orient.
Jean-Joseph Benjamin Constant, la favorite de l’émir, 1879
Lamia Ziadé, Yellow and Gold, tissu, 2006
L’odalisque de Jan Saudek…
… et une interpétation fort libre, toujours de Jan Saudek. « Ceci est un narguilé », dira-t-on. D’ailleurs si la première des deux se nomme « odalisque », la seconde est titrée « Narguilé n°6 ». Vous voilà au parfum.
François Boucher aima l’odalisque fesses en l’air. J’aurais pu glisser ce billet dans la série histoire de l’art côté fesses… Avec l’odalisque brune, c’est le pli qui fait scène et concentre tous les plaisirs, pli des fesses, pli des drapés, plis du cou, pli dans le tapis. Plissez-vous l’oeil pour regarder les fesses de la belle ?
François Boucher, l’odalisque brune, vers 1745.
La dame en tout cas perturba Denis Diderot. On se souvient de ce célèbre passage critique, à propos du Salon :
« Car enfin, n’ avons-nous pas vu au Salon, il y a sept à huit ans, une femme toute nue, étendue sur des oreillers, jambes deçà, jambes delà, offrant la tête la plus voluptueuse, le plus beau dos, les plus belles fesses, invitant au plaisir, et y invitant par l’ attitude, la plus facile, la plus commode, à ce qu’ on dit même la plus naturelle, ou du moins la plus avantageuse. Je ne dis pas qu’ on en eût mieux fait d’ admettre ce tableau et que le comité n’ eût pas manqué de respect au public et outragé les bonnes mœurs. Je dis que ces considérations l’ arrêtent peu, quand l’ouvrage est bon. Je dis que nos académiciens se soucient bien autrement du talent que de la décence. N’ en déplaise à Boucher qui n’ avait pas rougi de prostituer lui-même sa femme d’ après laquelle il avait peint cette figure voluptueuse, je dis que, si j’ avais eu voix dans ce chapitre-là, je n’ aurais pas balancé à lui représenter que, si grâce à ma caducité et à la sienne, ce tableau était innocent pour nous, il était très propre à envoyer mon fils, au sortir de l’ Académie, dans la rue Fromenteau qui n’ en est pas loin, et de là chez Louis ou chez Keyser ; ce qui ne me convenait nullement. » (Diderot, Salon de 1767, à propos de l’exclusion d’un Jupiter et Antiope par Mme Therbouche.)
François Boucher, l’odalisque blonde, 1752
Casanova, déclara, à propos de l’odalisque blonde, avoir reconnu une de ses maîtresses, Mademoiselle O’Murphy. il décrit ainsi le tableau dans ses mémoires : « L’habile artiste avait dessiné ses jambes et ses cuisses de façon que l’oeil ne pouvait pas désirer de voir davantage. J’y ai fait écrire dessous : O-Morphi, mot qui n’est pas homérique, mais qui n’est pas moins grec. Il signifie Belle. »
Un dessin préparatoire à l’odalisque blonde, par François Boucher
Et une copie conforme… postérieure… par Gilles Demarteau en 1761.
ODALISQUE n. f. XVIIe siècle, odalique. Emprunté du turc odalik, proprement « relatif à la chambre », puis « chambrière ».
1. Esclave attachée au service des femmes d’un harem, dans l’Empire ottoman. Par ext. Femme d’un harem. Se disait en particulier des concubines du sultan. « L’Odalisque à l’esclave », tableau d’Ingres (1839). 2. Par anal. Courtisane ou femme d’une sensualité voluptueuse.
Une des choses, selon nous, qui distingue surtout le talent de M. Ingres, est l’amour de la femme. Son libertinage est sérieux et plein de conviction. M. Ingres n’est jamais si heureux ni si puissant que lorsque son génie se trouve aux prises avec les appas d’une jeune beauté. Les muscles, les plis de la chair, les ombres des fossettes, les ondulations montueuses de la peau, rien n’y manque. Si l’île de Cythère commandait un tableau à M. Ingres, à coup sûr il ne serait pas folâtre et riant comme celui de Watteau, mais robuste et nourrissant comme l’amour antique. (Charles Baudelaire dans « Le musée classique du bazar – Bonne Nouvelle)
Jules Joseph Lefebvre, Odalisque 1874
Jean-Dominique Ingres, L’odalisque à l’esclave, 1839
Henri Matisse, Odalisque allongée, 1926-1927
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