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Marcel Duchamp, la vierge
Marcel Duchamp, le passage de la vierge à la mariée
Olaf Martens
Ernesto Timor
Marcel Duchamp playing chess with a naked model (Eva Babitz) in the Pasedena Art Museum in 1963
Marcel Marien, l’Empire d’Othello
Marcel Duchamp, Fontaine, 1917
Yoshifumi Hayashi
Version « utile » conçue pour les commodités sur aire d’autoroute en France… On attend de la voir installée…
Dans le genre, il existe aussi des urinoirs Kisses (en forme de bouche purpurine) et des urinoirs bonne soeurs (he oui n pisse sous la cornette)…
Sans doute l’oeuvre érotique la plus singulière et la plus déconcertante du 20e siècle, encore sujette à toutes les interprétations : le grand verre de Marcel Duchamps : « la mariée mise à nue par ses célibataires, même ». L’attraction des corps au plus sensdu terme.
« Une mariée aguicheuse domine l’ensemble. Sorte de guêpe-machine, elle balance ses rouages au-dessus de neuf célibataires en uniforme, figurés par des moules cuivreux gonflés d’un gaz qu’on appelle désir. Ce désir est soumis à un gymkana alambiqué au terme duquel, éblouissement, s’ouvre le domaine de la mariée. Il ne suffit alors plus que d’un peu d’adresse – et de chance – pour déclencher la mise à nu. »
Marcel Duchamp, Neuf Moules Mâlic, 1914 – 1915
« Les Neuf Moules Mâlic font partie des nombreuses études préparatoires à ce Grand Verre. Ils s’attachent en particulier à la partie inférieure du tableau, qui constitue « une base solide, sur terre ferme » : les mâles. Tandis que la mariée flotte en haut dans « une cage transparente », ils sont représentés par d’étranges objets qui figurent des moules, comme des moules pour fabriquer des uniformes de « mâles », gendarme, livreur ou prêtre. Duchamp les qualifie de « matrices d’éros », des machines à fabriquer du désir. D’eux s’échappe un gaz qui monte vers la mariée, comme une fumée produite par la machine à vapeur. Cette élaboration propose une conception mécanique du désir, un désir qui s’emballe et se fixe sur un objet précis. »
Hommage de Anetta Mona Chisa , La mariée mise à nu (2002)
Sylvie Blocher, Le voile, « déçue, la mariée se rhabilla »
Encre d’imprimerie,tissu synthetique,adhesif,crayon/papier d’emballage, 1991
Litanie des saints:
Je crois qu’elle sent du bout des seins.
Tais-toi, tu sens du bout des seins.
Pourquoi sens-tu du bout des seins?
Je veux sentir du bout des seins.
Marcel Duchamp, Rrose Sélavy, oculisme de précision, 1939
Marcel Duchamp, Prière de toucher, 1947
Rigel Herrera, vingt centimètres de diamètre, huile sur toile
Andrej Glusgold
Marina Abramovic , Balkan Erotic Epic, Banging the Skull (Marina)
Sophie Calle, Breast, 2001
On en a évidemment pas fini de gloser sur les oeuvres duchampiennes auxquelles je faisais référence dans mes deux derniers billets… Vous n’avez pas tout compris ? Bon, Joconde jusqu’à trois et je recommence. Je sais, c’est pas toujours facile de comprendre la leçon duchampienne. C’est pas rose, c’est la vie…
Et Mona Lisa, dans tout ça ? Transgenre avec ses moustaches à la Dali… et L.H.O.O.Q.
« Look », dixit Marcel, précisant que le beau, la belle, a chaud au cul. Le beau label que voilà.
Marcel Mariën, lui, préfère sourire dans sa barbe
« Etant donné » : la dernière oeuvre de Marcel Duchamp conjugue les techniques du Diorama et du « Peep Show ». Elle fut, dit-on, conçue dans le plus grand secret durant une période de vingt temps : le spectateur passe devant une vieille porte de bois, à deux battants mais sans poignée, enchâssée dans des montants de briques rouges… Si le spectateur s’approche, il pourra voir par deux petits trous aménagés à hauteur d’homme une scène d’un réalisme sidérant : c’est un trou de verdure et une femme gît là, nue, les cuisses écartées. La matité des chairs laisse juste voir un sexe épilé et surtout étrangement fendu. Le bras de la femme est dressé et sa main tient avec fermeté une veilleuse à gaz allumée. Le fond du diorama en trompe l’oeil évoque les arrière-plans des peintures de la Renaissance.
Marcel Duchamp, Etant donné 1)La chute d’eau 2)le gaz d’éclairage, 1946-1968.
Chaste, moulé, mais pénétré. « Quand l’objet s’évade à l’intérieur , il cache en lui-même une ouverture » écrivait Bernard Noël.
Marcel Duchamp, coin de chasteté, 1954, bronze et plastique dentaire
Marcel Duchamp, Objet-dard, 1951, Plâtre galvanisé avec incrustation d’un filet de plomb
« On peut voir dans cet objet le « dard » masculin, ou la contre-forme phallique, de Feuille de vigne femelle. Duchamp incite donc son spectateur à imaginer « une empreinte en quelque sorte…plus interne » (J.Clair, 1977). Mais cette tentation n’est qu’un leurre : l’objet, en réalité, dérive d’un morceau de l’armature technique servant à maintenir l’effigie d’ Étant donné au niveau du sein (F.M. Naumann, 1984). Son inclusion, par Duchamp, dans la série initiée par Feuille de vigne femelle, fait d’un objet technique un objet érotique présenté « sous une apparence fausse d’empreinte »
Marcel Duchamp, Feuille de vigne femelle, 1950, Plâtre galvanisé
« Oeuvre fameuse de Duchamp, mais dont le processus -donc le statut exact- n’a pas encore été clarifié. Ready-made érotique ? Moulage simulé de l’organe féminin ? modelé à la main ? Il semble plus exact de reconnaître dans cette œuvre ambiguë, un moulage -moulage du sexe féminin rasé, selon un protocole que Man Ray dit avoir effectué avec Duchamp sur le corps d’une prostituée- rectifié, recadré, poncé, etc. Si Duchamp a voulu, sur cet objet, maintenir l’énigme de son origine, c’est que la référence à un corps réel se double d’une référence, au corps fictif d’Etant donnés, dont il peut être considéré comme une étude préparatoire. Il aura été rendu illisible -à une époque où Duchamp maintenait secrète l’entreprise Etant donnés- par simple retournement de la forme (une fente) en contre-forme (une lame). »
Signé Landru fils, collier, poitrine, entrecôte, faux-filet, rumsteack , quasi, jarret, façon boucher. Cuire a) à la broche b) braisé c) en cocotte.
L’odalisque transformée en ready made prête à étre consommée, façon Marcel Duchamp
« Odalisque », photographie de Susanne Junker, autoportrait Paris 2001
Erotiquement, j’ai toujours eu un faible pour les escaliers.
Fort joli texte trouvé ici, à propos du « Nu descendant un Escalier No.2, 1912 » de Marcel Duchamp.
Elle a descendu l’escalier. Nue. Entièrement nue. En le découvrant, assis dans le fauteuil en osier, elle a hésité sur les marches. Il l’a suivie des yeux, elle dont il connaissait le corps du bout des doigts, à tâtons dans le noir. Il l’a examinée comme un cadeau insolite, un objet qui aurait soudain pris vie.
Il a murmuré : « J’allais partir ». Elle a enfilé un long gilet qui traînait sur le canapé. Dans la cuisine, elle a préparé du café. Il est venu derrière elle. Il a passé les bras autour de sa taille et l’a renversée sur la table bancale. Elle a gémi : « Non… Non… » tout en lui mangeant la figure de baisers sonores. L’eau gargouillait dans la casserole. La table cognait contre le mur. Le pantalon sur les chevilles, il écoutait ces bruits qui l’amusaient.
Elle était riche et libre, un peu plus âgée que lui. Au fond, il ne savait pas grand chose d’elle. Dans une soirée chez des amis communs, elle lui avait confié le vif intérêt qu’elle éprouvait pour ses créations. Par la suite, il avait compris qu’il n’était pas le seul artiste capable d’éveiller en elle, une tendre curiosité. Il appréciait cependant sa qualité d’écoute, ses yeux clairs et intelligents, ses sourires énigmatiques. Elle posait des questions auxquelles personne ne songeait, lui le premier. Il les évitait d’une pirouette mais en la quittant, il y repensait. Elle l’aidait à progresser sans jamais lui donner de conseils.
Cette image d’elle, nue dans l’escalier, lui avait trotté dans la tête pendant plusieurs jours. Il détaillait mentalement chacun de ses mouvements, les décomposait en un film au ralenti, scintillant sur une toile blanche. Il avait fini par peindre ces quelques secondes en s’efforçant de les épurer, de leur ôter tout sentimentalisme pour ne garder que cet enchaînement de pas vers le bas. Sous son pinceau, l’amante était devenue un mannequin en bois qu’il pouvait tordre dans toutes les positions en faisant craquer ses jointures métalliques.
Il avait dû retirer ce tableau du Salon des Indépendants. Blessé, il s’était dit que les Cubistes manquaient d’humour, trop englués dans leurs théories sur l’art. Deux ans plus tard, la toile était exposée aux Etats-Unis et son auteur connaissait la gloire au moment où la peinture cessait de l’intéresser. Il préférait expérimenter de nouvelles voies, jouer avec une roue de bicyclette, un tabouret, une plaque de verre ou du fil à coudre. Il bricolait ses inventions bizarres entre deux parties d’échecs quand il ne noircissait pas ses carnets de schémas tarabiscotés ou de petits mots exquis.
Elle l’avait invité à dîner, la veille de son départ pour l’Amérique. Les lumières allumées, ils s’étaient aimés sur le tapis du salon, les marches de l’escalier, la descente de lit et dans la baignoire profonde. Elle le contemplait, les yeux chavirés. Elle chuchotait : « Reste encore, reste… » Désarmé, il s’obligeait à penser qu’elle l’oublierait vite. Au petit matin, elle lui avait mangé la figure de baisers, pour la dernière fois.
Bien sûr, d’autres amants s’étaient succédés dans le fauteuil en osier mais nul ne savait la regarder comme le jeune homme pensif photographié par Man Ray.
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