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« Voici encore Vénus à la fourrure, dit-il avec un fin sourire ; je ne crois pas que le vieux Vénitien ait jamais posé ses regards sur l’original. Il a fait simplement le portrait quelconque d’une Messaline de qualité et a eu la gentillesse de faire tenir par l’Amour le miroir dans lequel elle examine ses charmes majestueux avec un plaisir indifférent, besogne qui semble devenir assez pénible au bel enfant. Plus tard, un connaisseur quelconque de l’époque du rococo a baptisé la dame du nom de Vénus, et la fourrure de la despote, dans laquelle le Titien a enveloppé le joli modèle, bien plus par crainte d’un rhume que par pudeur, est devenue un symbole de la tyrannie et de la cruauté que cachent la femme et sa beauté. » Leopold von Sacher-Masoch, « La Vénus à la Fourrure, roman sur la flagellation » (1870)

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Elle alla vers la cheminée, y prit le fouet, et, me considérant en riant, le fit siffler en l’air, puis elle retroussa lentement les manches de sa jaquette fourrée.
« Admirable femme ! m’écriai-je.
Tais-toi, esclave ! »
Son regard prit tout à coup un air sombre, voire même sauvage et elle me cingla du fouet ; le moment d’après, elle posa délicatement son bras autour de ma nuque et se pencha avec compassion vers moi.
T’ai-je fait mal ? demanda-t-elle à moitié confuse, à moitié angoissée.
Non ! repris-je, et si cela était, les douleurs que tu m’infliges sont une jouissance pour moi. Fouette-moi encore, si cela te fait plaisir.
Mais cela ne me fait aucun plaisir. »
Une étrange ivresse s’empara de nouveau de moi.
« Fouette-moi, priai-je, fouette-moi sans pitié. »
Wanda brandit le fouet m’en frappa par deux fois.

Leopold von Sacher-Masoch, « La Vénus à la Fourrure, roman sur la flagellation » (1870)

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Venus in furs, un film de Maartje Seyferth et Victor Nieuwenhuijs, 1995

Shiny, shiny, shiny boots of leather
Whiplash girlchild in the dark
Clubs and bells, your servant, don’t forsake him
Strike, dear mistress, and cure his heart

The Velvet Underground & Nico (texte de Lou Reed), 1967